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Publié le: 21/03/2016

Juste Hermann NANSI, Directeur IRC Burkina

La journée mondiale de l'eau est une célébration internationale initiée par les Nations Unies depuis 1993 pour mettre en lumière les problèmes liés à l'eau et inspirer les décisions et actions pour les endiguer.

Le thème de l'année 2016 – L'eau et l'emploi - se focalise sur la façon dont les emplois relatifs à la fourniture de services adéquats d'eau, peuvent changer les vies des personnes et transformer leurs sociétés et économies. A l'évidence, presque tous les emplois de l'humanité sont conditionnés par l'eau en plus de ceux directement liés à la fourniture de l'eau. Malheureusement, les problèmes liés aux emplois dans le secteur de l'eau sont souvent peu connus et donc insuffisamment pris en charge par les autorités publiques. Dans les zones rurales, les fournisseurs et opérateurs de services d'eau –souvent employés par des organisations communautaires ou petits opérateurs privés – sont en effectifs insuffisants par rapport aux besoins et manquent cruellement des compétences et aptitudes professionnelles requises pour offrir des services de qualité. Dans les municipalités, les autorités locales manquent de personnel technique qualifié pour la planification, le suivi, la coordination et autres fonctions relatives à leurs responsabilités. L'administration publique (centrale et déconcentrée) manque aussi de personnel compétent autant en termes d'effectifs que de profils nécessaires. Bien souvent, on pense que les emplois dans le domaine de l'eau sont limités aux ingénieurs et techniciens des ouvrages comme les forages, les pompes, les barrages, les adductions d'eau, etc. Mais en réalité, le secteur manque sévèrement de professionnels de nombreuses autres disciplines qui devraient se spécialiser pour répondre aux problèmes de l'eau. On peut citer les sciences de gestion, les statistiques, les sciences juridiques, les sciences politiques, les sciences économiques, les finances, la communication, la géographie, la sociologie, etc. Tous ces corps de métiers sont indispensables au même titre que l'ingénierie technique pour promouvoir des services efficaces et pérennes d'eau. Mais ils restent malheureusement encore peu reconnus et donc peu sollicités et peu valorisés.

Sans professionnels qualifiés dans les administrations publiques nationales et régionales, dans les entreprises publiques et privées, dans les municipalités, dans les ONG, dans les organisations communautaires, notre pays a peu de chance d'accéder un jour à des services d'eau durables et universels, un droit fondamental reconnu dans la constitution burkinabè (article 18). Et à ce propos, les Nations Unies établissent que les droits fondamentaux à l'eau potable et à l'assainissement sont indispensables pour la pleine jouissance du droit à la vie et de tous les droits de l'homme.

Promouvoir la professionnalisation et le développement de tous les emplois liés à la fourniture des services d'eau est une réponse stratégique, pas seulement pour le droit à l'eau mais aussi pour l'emploi des jeunes et pour l'économie nationale.

Autorités nationales, partenaires de développement, promoteurs de formations professionnelles, promoteurs d'emplois, il est temps d'agir !

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