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Published on: 25/06/2019

Elles s’inscrivent dans le cadre du projet de renforcement des capacités des acteurs de l’eau 2018-2022. IRC Burkina a été mandaté, au regard de son expertise sur l’AFDH, par le Centre des Métiers de l’Eau (CEMEAU), pour exécuter ces formation grâce à l’appui financier de l’Union Européenne.

Le Burkina Faso s’est engagé dans les Objectifs de Développement Durable dont le sixième objectif est l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement à l’horizon 2030. Pour ce faire le gouvernement a adopté plusieurs programmes dont le programme gouvernance du secteur eau et assainissement 2016-2030. La réussite de ce programme est fortement tributaire d’une ressource humaine qualifiée et d’une approche adéquate telle l’AFDH pour mettre l’accent sur les droits et obligations des parties prenantes engagées dans la fourniture des services d’eau. C’ est ainsi que le MEA en adoptant l’ AFDH s’est engagé à la promouvoir en formant autant les détenteurs de droits que les débiteurs d’obligations afin de forger au sein des parties, les notions d’obligation de résultats, de responsabilité et de recevabilité. Il s’agit d’ une part de s’assurer de la fourniture quotidienne des services par les autorités publiques qui en ont la charge et les opérateurs mandatés par les autorités publiques. D’autre part est question de vulgariser la nécessité que les citoyens et consommateurs, tout en exerçant leurs droits que sont l’utilisation des services, s’acquittent de leurs obligations tels le paiement des factures, le respect des règles de citoyenneté et l’exercice du contrôle citoyen.

Des formations dans douze régions

De mars à mai 2019, IRC a mené ces formations de trois jours à l’endroit des communes de douze régions (Boucle du Mouhoun, Cascades, Hauts-Bassins, Centre, Centre- Nord, Plateau Central, Centre-Est, Centre-Ouest, Centre-Sud, Sud-Ouest, Est et Nord).

Une vue des participants à la session de formation de Tenkodogo

Chaque session de formation a été animée autour de sept (07) modules pour améliorer les performances des acteurs en vue d’une mise en œuvre efficace et efficiente de la stratégie nationale de l’eau et des programmes opérationnels y relatifs. Il s’est agi de familiariser les élus locaux avec les droits humains qui se résument à « l’ensemble des besoins fondamentaux nécessaires à chaque être humain  pour son plein épanouissement ». Le module portant sur « les principes des droits humains à l’eau et à l’assainissement » développé par Julie P. Nigna, une des formatrices, a permis aux élus locaux de comprendre que l’approche fondée sur les droits de l’homme repose sur la volonté de réduire les inégalités. Elle met par conséquent un point d’honneur sur la prise en compte des groupes marginalisés. A cet effet, l’AFDH s’appuie sur cinq principes fondamentaux que sont la non-discrimination et l’équité, l’autonomisation à travers l’accès à l’information et la transparence, la participation et l’inclusion, la responsabilité des autorités publiques à travers la redevabilité et le principe de la durabilité et de la non-régression.

Les participants à la session de formation de Ouagadougou

Plusieurs cas de violation du droit de l’eau et de l’assainissement ont été discutés afin de permettre aux apprenants de mieux fixer ces nouvelles connaissances. Ainsi le maire de Koupéla s’est rendu compte que : « l’eau ne coule des robinets que pendant quelques heures par jours à partir du mois de mars. Ceci est dû à l’assèchement du barrage et donc à l’incapacité de l’ONEA (Office National de l’Eau et de l’Assainissement) de fournir de l’eau potable. Il s’agit là d’une atteinte au principe de durabilité ». « Une pénurie d’eau a révolté les femmes du secteur 11 de Ouahigouya en mars 2018, chose qui illustre la mise en œuvre du principe de la redevabilité. En effet la véritable cause de la colère des femmes était le silence de l’ONEA et des autorités municipales » commenta un des formateurs. Il ajouta que : « Les coupures prolongées d’eau à Houndé en saison sèche poussent les populations à repartir vers les pompes à motricité humaine ou les sources d’eau non protégées mettant de ce fait à rude épreuve le principe de la non-régression ».

Les élus locaux prêts à assumer leurs rôles

Au sortir des différentes sessions les acteurs se disent prêts à réorienter leurs actions pour l’accès de tous les membres de leurs communautés, à l’eau potable et à l’assainissement. En témoigne, Issouf Sangare, deuxième adjoint au maire de la commune de Ouarkoye qui « s’engage à respecter les principes et les normes des droits humains à l’eau et à l’assainissement et à veiller à ce que la participation de toutes les couches soit effective à tous les niveaux ». Au sujet de la planification, suivi-évaluation de la réalisation des droits humains à l’eau et à l’assainissement le maire de Péni, Abdoulaye Ouattara confie : « Je vais faire la restitution de la formation à tous les conseillers lors du prochain conseil municipal. Nous ferons des programmations pour chaque village et voir si chaque acteur joue pleinement son rôle ». 

Jacques Kabore : Maire de Zorgho

« Je voudrais rassurer les formateurs que sur le terrain, nous mettrons en pratique ce que nous avons appris ici, maintenant que nous savons par quel bout démarrer la mise en œuvre de cette approche fondée sur les droits humains qui révolutionnera nos résultats » ajoute, le maire de Zorgho, Jacques Kabore.

Directeur Régional de l’Eau et de l’Assainissement de la Région du Centre-Sud présent à la formation

Idrissa Bamogo, Directeur Régional de l'Eau et de l'Assainissement de la région du Centre- Sud, appui: « Mes remerciements vont à l'endroit des organiseurs et des formateurs. Félicitations aux participants pour leur présence et leur participation active. Je souhaite que de telles sessions de formation fussent répétées au profit de ceux qui n'ont pas pu participer à celles-là. Je suis ravi de constater que le maire de Béré qui accomplit un travail extraordinaire sur le terrain, est présent et veuille bien partager son expérience avec ses pairs ».

A l'issue des formations sur l'AFDH, il reste à observer le changement progressif des comportements, attitudes et des pratiques des détenteurs de droits et des débiteurs d'obligations dans l'animation de la gouvernance du secteur afin d'accélérer les progrès vers l'accès universel et durable à l'horizon 2030.

 

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